Les prochains Jeux olympiques de Paris 2024 promettent de présenter des caractéristiques impressionnantes telles que des villages en hauteur, des taxis aériens et d’immenses salles à manger. Malgré la grandeur des infrastructures et des équipements luxueux, les organisateurs se sont engagés à maintenir l’empreinte carbone de l’événement à un niveau deux fois inférieur à celui des jeux précédents. À un an des festivités, examinons les mesures mises en œuvre pour atteindre cet objectif.
Les Jeux olympiques de 2024 ont fixé des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de carbone. Au départ, le comité d’organisation se targuait d’apporter une “contribution positive” à l’environnement, mais cette affirmation a été largement critiquée et finalement remplacée par l’objectif plus réaliste de réduire les émissions de CO2 de 50 % par rapport à la moyenne des Jeux olympiques de Londres et de Rio. Les Jeux olympiques de Tokyo, qui se sont déroulés sans spectateurs en raison de la pandémie de Covid-19, ne sont pas inclus dans le calcul. Les Jeux olympiques de 2024 ont pour objectif d’être les premiers jeux à s’aligner sur l’Accord de Paris. Pour atteindre cet objectif, la limite des émissions de CO2 sera fixée à 1,58 million de tonnes d’équivalent CO2, ce qui correspond à peu près à l’empreinte carbone annuelle de 580 000 Français. Ce calcul prend en compte les émissions du champ d’application 3, qui comprend les émissions de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, en amont et en aval, et exclut toute mesure de compensation. Les impacts sont répartis équitablement entre les déplacements personnels, la construction et les opérations telles que la restauration et la logistique.
L’enjeu, c’est la construction
Le comité d’organisation a annoncé qu’afin de minimiser l’impact, les jeux utiliseront 95% des sites temporaires ou existants. Il reste néanmoins plusieurs projets d’envergure à réaliser, dont une trentaine de bâtiments pour le village olympique, plus de 1 300 nouveaux logements pour la presse et de nombreuses rénovations, comme celle du Stade de France. Les nouvelles constructions mettront l’accent sur l’écoconception, le village olympique ayant des objectifs “très bas carbone”. Le centre aquatique olympique, construit spécifiquement pour les Jeux, a une charpente en V qui réduit son volume d’un tiers et des panneaux photovoltaïques qui couvriront 20 % de ses besoins en électricité. Pour préserver les jardins familiaux d’Aubervilliers, autrefois menacés par le projet, le plan a été revu. Par ailleurs, pour les 800 000 équipements, tels que tables, chaises, armoires, 60 % seront loués et leur seconde vie a déjà été identifiée par le partenaire Lyreco.
L’énergie
L’énergie est un autre domaine qui peut être mis à profit pour la décarbonisation, comme l’indique Nicolas Perrin, directeur régional d’Enedis Paris. Il indique qu’un événement moyen consomme 4 000 litres de diesel avec des générateurs en seulement 3 heures. L’objectif des Jeux est d’abandonner ces pratiques énergivores et de raccorder tous les sites au réseau électrique. Cela impliquera la création de 2 500 points de livraison d’électricité qui pourront être utilisés pour de futurs événements. L’électricité devra être 100 % renouvelable et certifiée par des garanties d’origine, tandis que des générateurs de biocarburants ou d’hydrogène seront disponibles en secours. De plus, certains lieux, comme une centrale solaire démontable le long de la Seine, produiront de l’énergie. L’alimentation est un autre enjeu important, avec 13 millions de repas préparés pour les athlètes, ce qui équivaut à la moitié des besoins en restauration de Paris pour une année entière. Les recettes ont été révisées pour inclure davantage d’ingrédients d’origine végétale et locale. Ces repas doivent avoir une empreinte carbone de 1 kilogramme d’équivalent CO2 par repas, soit la moitié de la moyenne nationale, tout en répondant aux besoins nutritionnels des athlètes. Les spectateurs seront encouragés à utiliser des fontaines et des bouteilles en verre consignées.
Les transports
Les transports ne seront pas sobres lors de l’événement à venir. L’événement devrait attirer plus de 7 millions de spectateurs et d’officiels, ainsi que 23 500 athlètes olympiques et paralympiques du monde entier, ce qui en fait un élément important du bilan. Les jeux pourraient même servir de terrain d’essai pour les taxis volants. Lors de son passage sur France Info le 16 mai 2023, Augustin de Romanet, directeur du groupe ADP, a annoncé la mise en vente de quelques milliers de billets pour ces taxis.
Le comité en charge a pour objectif de compenser la totalité des émissions de CO2 produites. La question reste délicate en raison du manque de fiabilité des crédits carbone. La plupart des initiatives proviendront de pays étrangers, qui seront soumis aux normes de contrôle les plus strictes, selon Georgina Grenon, responsable de l’excellence environnementale pour Paris 2024. Certaines seront obtenues en France et porteront le label “faible émission de carbone” décerné par le gouvernement. Georgina Grenon affirme que l’importance des projets réside dans leur qualité plutôt que dans leur quantité.