Examen de six axes en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE) qui seront prédominantes en 2023, notamment la formation des employés, la diversité et la conservation de la biodiversité.
En septembre 2002, lors du 4e Sommet de la Terre à Johannesburg, Jacques Chirac a fait une déclaration sur l’ignorance du changement climatique, en disant “nous regardons ailleurs pendant que notre maison brûle”. Ce commentaire mettait en lumière le manque d’intérêt pour l’environnement. Cependant, les temps ont changé et aujourd’hui, les entreprises sont à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique. En 2023, l’accent sera mis sur les dernières tendances en matière de RSE (responsabilité sociale des entreprises).
La formation
En 2023, la formation des salariés est un sujet crucial au cœur des réflexions pour aborder la transition écologique et sociale. Hortense Blazsin, directrice de la communication et de la culture RSE d’Arkema, souligne l’importance d’intégrer les enjeux du développement durable dans la vie quotidienne, tels que le climat et la biodiversité, et de comprendre la politique RSE de l’entreprise. Il s’agit notamment de créer un parcours pour les employés, de la sensibilisation à la formation, afin de les doter des connaissances et des compétences nécessaires pour aborder ces questions. En commençant par une fresque sur le climat, des cours de formation peuvent ensuite être organisés pour sensibiliser les employés aux concepts clés de l’environnement et du développement durable. L’objectif final est que tous les employés comprennent les enjeux et maîtrisent les outils nécessaires au développement durable, tels que l’analyse du cycle de vie et de l’empreinte carbone d’un produit.
La communication
En 2023, la pratique du greenwashing deviendra impossible et il sera crucial pour les entreprises de travailler en profondeur avec leurs équipes pour ne pas perdre leur crédibilité. Selon Hortense Blazsin, il y a dix ans, certains étaient cyniques à l’égard du développement durable, mais aujourd’hui, tout le monde comprend qu’il s’agit d’un sujet complexe. Par exemple, ce n’est pas parce qu’un produit est biologique que son impact sur l’environnement est meilleur qu’un autre. C’est pourquoi la lutte contre l’écoblanchiment nécessite une formation adéquate. Pour y remédier, plusieurs entreprises, dont Arkema, créent des programmes de formation et des documents qui mettent l’accent sur les bonnes pratiques de communication sur les questions de développement durable et les terminologies qui y sont associées.
La sobriété
La crise énergétique actuelle a entraîné un changement dans nos habitudes de consommation et le développement durable est devenu un axe majeur des politiques de RSE. La main-d’œuvre française est aujourd’hui plus consciente que jamais de la nécessité de consommer moins et de réduire les déchets. Selon le responsable de la communication et de la culture RSE, “à une époque où les prix de l’énergie et des matières premières restent élevés, il est évident que les préoccupations environnementales et la viabilité économique sont étroitement liées”. En tant que fabricants, nous avons la responsabilité de consommer moins mais avec plus d’efficacité. Nous nous engageons également à développer des solutions qui nécessitent moins de ressources et contribuent à un cycle de fin de vie plus durable, comme le recyclage et le compostage des composants chaque fois que cela est possible. La loi AGEC, adoptée en 2020, encourage les organisations à promouvoir le recyclage et la réutilisation des produits et à réduire les déchets.
La diversité et l’inclusion
Encourager les entreprises à adopter des modèles durables nécessite une nouvelle perspective. Aujourd’hui, les entreprises doivent s’efforcer de créer un environnement accueillant où chaque personne se sent à l’aise pour exprimer ses qualités uniques, y compris des facteurs tels que le handicap, la diversité des genres et l’égalité. Il ne suffit pas d’intégrer des profils diversifiés ; l’inclusion passe par la promotion d’une culture qui unit tous les employés. Hortense Blazsin souligne l’importance d’intégrer des personnes d’horizons différents dans les organisations pour créer de la valeur. Si le recrutement favorise la diversité, les ressources humaines et la gestion favorisent l’inclusion. Compte tenu de l’évolution significative du rapport au travail, se rendre au bureau n’a de sens que si les employés ont un sentiment d’appartenance.
Les réglementations
2023 sera une année importante pour la mise en place de nouvelles normes et réglementations de reporting, notamment en Europe, selon le responsable de la communication et de la culture RSE d’Arkema. Cependant, des réglementations sont également mises en place au niveau mondial, les États-Unis et la Chine étant en première ligne. La mise en place de ces réglementations est une préoccupation majeure à l’horizon 2023. L’Europe a déjà pris de l’avance en annonçant un calendrier pour les nouveaux rapports de développement durable qui entreront en vigueur l’année prochaine. En prévision de 2024, les entreprises ont commencé à collecter et à organiser de nouvelles données sur le développement durable.
La biodiversité
Hortense Blazsin souligne que la biodiversité est tout aussi importante que le changement climatique. Comme pour le changement climatique, des systèmes de notification sont en train d’être mis en place. Les gens se rendent compte que la crise climatique actuelle est systémique. Depuis la COP15 de décembre 2022, la préservation de la biodiversité est devenue un objectif prioritaire pour les entreprises. En 2023, les entreprises devront donner la priorité à la biodiversité dans leurs plans d’action pour la conservation de l’environnement.
Selon Hortense Blazsin, 2023 signifie une reconnaissance généralisée de la RSE qui n’est plus limitée à un certain groupe de personnes. Elle est désormais reconnue par tous et non plus seulement par les initiés.