Avant d’améliorer l’efficacité carbone, l’étape initiale consiste à calculer l’empreinte carbone de chacun. Le BIM (Building Information Modeling) rend cette tâche réalisable et permet de développer le modèle numérique d’un bâtiment. Grâce à ces données, il est plus facile et plus précis d’identifier les zones potentielles d’amélioration.
Contexte de sobriété
La France est déterminée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et ses citoyens, y compris ceux des collectivités, sont invités à s’efforcer d’atteindre cet objectif. Pour cela, les installations doivent créer autant de réductions de GES (gaz à effet de serre) qu’elles n’en émettent au cours de leur vie.Les bâtiments scolaires, qui font partie intégrante du secteur des bâtiments publics, sont un élément clé pour atteindre cet objectif de zéro émission.
Mais comment commencer ? Pour commencer, il est assez simple de le mettre en œuvre pour un nouveau projet de construction. L’idéal est de s’efforcer d’intégrer des caractéristiques écologiques dans les plans, de les spécifier avant de faire réaliser les études et les travaux et, au final, d’avoir un bâtiment ZEN.
En revanche, pour les bâtiments existants, il est nécessaire d’apporter des améliorations. Il est important de savoir que, quel que soit son âge ou son état, tout bâtiment peut être modifié pour être plus efficace sur le plan énergétique.
Du BIM à la neutralité carbone
La BIM d’un bâtiment offre un large éventail d’applications potentielles, telles que la détermination des propriétés des matériaux et des composants qui constituent la construction. Ces informations peuvent être utilisées pour calculer les émissions totales de carbone générées par la production, le transport, l’installation, l’utilisation et la déconstruction ou l’élimination de ces éléments. L’empreinte carbone globale du bâtiment peut alors être établie.La création d’un modèle BIM est un processus laborieux, cependant, il permet une meilleure gestion du bâtiment. Il est nécessaire de réorganiser les opérations autour du BIM afin de le maintenir précis et à jour. Cette mise en œuvre de la nouvelle technologie va commencer à porter ses fruits. L’inventaire des composants du bâtiment en est un bon exemple.
‘Etat a confié à l’ADEME la responsabilité de créer et de mettre à disposition du public une base de données comprenant des règles précises pour l’évaluation de la consommation de carbone pour chaque objet ou action utilisé dans nos activités. Ils ont également ouvert un centre de ressources sur les bilans de gaz à effet de serre, disponible sur un site web spécifique. Ce portail dispose d’un onglet nommé ” bilan carbone ” qui donne accès aux facteurs d’émission permettant de déterminer la consommation de carbone. La consultation de ce site est gratuite, mais il est nécessaire d’ouvrir un compte.La particularité de cette base de données est qu’elle est basée sur les données fournies par les utilisateurs de manière contrôlée. La qualité et la transparence des données sont évaluées avant qu’elles ne soient acceptées et ajoutées à la base de données sur le carbone. Cette évaluation s’effectue selon un cadre réglementaire cohérent qui concerne de nombreuses personnes.
Un forum permet aux utilisateurs d’échanger leurs connaissances et leurs expériences, ce qui peut s’avérer très utile pour surmonter les difficultés. Grâce au portail en ligne, les contributeurs tels que les entreprises, les associations caritatives, les collectivités locales, les entités publiques et d’autres organisations peuvent soumettre et consulter plus de 4 600 rapports. La procédure de calcul doit respecter la méthode spécifiée par l’article L. 229-25 du Code de l’environnement.
Les étapes clés pour réduire les impacts carbone
Conformément aux accords de Paris, la neutralité carbone est atteinte lorsque l’empreinte carbone d’un individu ne dépasse pas 2 tonnes de CO2e/an (1). Parmi les méthodes disponibles pour réduire l’empreinte carbone de l’école, une rénovation à haute efficacité énergétique est la plus efficace. Selon l’Observatoire des Finances Publiques, le coût annuel du chauffage et de l’électricité s’élève à environ 90 € par étudiant.
Avant de chercher à diminuer les besoins en chauffage, il est préférable d’améliorer l’isolation du bâtiment. Après les frais de personnel, les frais d’énergie constituent la dépense la plus importante. L’utilisation de la BIM du bâtiment permet de repérer les zones à renforcer en priorité. Traiter le grenier, par exemple, est une tâche gérable et rentable. Si l’extérieur nécessite une isolation plus importante, il peut être nécessaire de remplacer les portes et les fenêtres par des vitrages plus efficaces, mais les coûts de cette entreprise seront plus élevés.
La prise en compte du confort d’été est essentielle compte tenu de la tendance actuelle au réchauffement climatique qui se traduit par des températures élevées en fin d’année scolaire. Offrir de l’ombre dans les cours, soit par des brise-soleil, soit par la plantation d’arbres, peut contribuer à créer un environnement plus facile à supporter.Le transport des enfants est un autre facteur important d’émissions de carbone, car la plupart des parents conduisent leurs enfants à l’école, même sur de courtes distances. Pour contrer ce phénomène, la communauté peut promouvoir des méthodes collectives à faible émission de carbone pour se rendre à l’école, comme les bus scolaires électriques ou à hydrogène et d’autres alternatives comme les calèches ou les vélos-bus. En définitive, il incombe à l’école de participer à un effort plus large de réduction des émissions de carbone.
Après avoir pris en compte les critères initiaux, la BIM de l’installation peut découvrir d’autres facteurs qui pourraient contribuer à réduire son empreinte carbone.