La pénurie de main-d’œuvre et la baisse de productivité entraînent des difficultés importantes pour le secteur de la construction. Pour répondre à cette problématique, la Société québécoise des infrastructures (SQI) et l’Institut de gouvernance numérique ont organisé une rencontre à Chicoutimi, à laquelle ont participé une trentaine d’entrepreneurs en construction, d’architectes et d’ingénieurs. Cette rencontre avait pour but de présenter la Feuille de route BIM, dont la mise en œuvre se fait dans le cadre d’une tournée régionale qui a débuté mercredi.
Steeve Tremblay, responsable des pratiques intégrées chez SQI, précise que BIM signifie Building Information Modeling (modélisation des données du bâtiment) et qu’au Québec, il est connu sous le nom de Modélisation des données des infrastructures. Par essence, la BIM est une stratégie de gestion globale et efficace qui vise à favoriser la collaboration au sein de l’industrie de la construction à chaque étape des projets de construction ou d’infrastructure.Selon M. Tremblay, cette approche novatrice est promue par la SQI, en partenariat avec le ministère des Transports et de la mobilité durable (MTMD), la Société d’Habitation du Québec (SHQ), Hydro-Québec et les villes de Montréal et de Québec. Il explique également que l’industrie de la construction fonctionne généralement en vase clos, les architectes, les ingénieurs, les techniciens et les constructeurs travaillant indépendamment sur leurs plans et spécifications respectifs.
Par conséquent, l’information pertinente sur un projet est transmise sept fois entre les professionnels, ce qui entraîne une baisse de la productivité.
Selon M. Tremblay, différentes études menées depuis 2016 ont révélé que le secteur de la construction ne progresse pas en termes de productivité, et qu’il est même en déclin. L’un des principaux facteurs contribuant à ce problème est la nature très fragmentée de l’industrie, qui a pour conséquence qu’elle reste artisanale et n’évolue pas beaucoup en termes de techniques. Pour remédier à ce problème, M. Tremblay suggère l’adoption du BIM pour développer de nouvelles approches de travail et de collaboration sur les contrats.
Pour mettre en place une approche plus cohérente du développement de projets, il est essentiel d’établir un niveau élevé de confiance entre les partenaires. Cela peut permettre la création de nouvelles méthodes de conception, de construction et de gestion des projets. Dans ce cadre, il est important de soutenir la transition vers la numérisation au sein des entreprises, de favoriser le développement de techniques de préfabrication, de gérer efficacement les données, de veiller à ce que des mesures de cybersécurité soient en place et d’aborder les responsabilités juridiques et professionnelles. Tous ces aspects peuvent être mis en œuvre dans le contexte de la modélisation des données du bâtiment (BIM).Lors d’une réunion régionale qui s’est tenue mercredi, les représentants de l’IQS ont donné un aperçu du modèle BIM et ont invité les participants à partager leurs expériences et leurs commentaires sur les différents défis liés à sa mise en œuvre. Des ateliers ont été organisés pour identifier les domaines spécifiques où l’adhésion au BIM pourrait être améliorée.