buildingSMART a mené une enquête sur LinkedIn pour découvrir la signification du BIM économique pour les professionnels de la construction. Trois interprétations fournies par les dirigeants de l’entreprise ont été proposées. Les résultats montrent que 61 % des répondants ont une compréhension du BIM économique similaire à celle de Jean-Baptiste Coutanceau, 32 % à celle de Thibault Bourdel, et 6 % sont d’accord avec Nicolas Valette.
Peut-être leur description du BIM frugal pourrait-elle vous convaincre de changer d’avis.
Sobriété des données pour Jean-Baptiste Coutanceau
“Un BIM frugal répond à plusieurs critères : le principal, c’est de savoir quelles données on met dans la maquette, pour quelle utilisation plus tard. Trop peu d’acteurs engagent une réflexion sur ce sujet et ont donc la tentation de vouloir mettre plus de données qu’il n’en faut réellement. Il est donc question de l’utilité de la donnée a posteriori. Un autre sujet répond à ce critère de frugalité, c’est celui de limiter la ressaisie. Il en a est beaucoup question en théorie mais les différents retours d’expérience montrent bien qu’on a du mal à l’éviter. Un BIM frugal est donc aussi un BIM économique, au sens large du terme”.
Identifier les leviers de valeurs pour Thibault Bourdel
« Le BIM pragmatique et le BIM frugal sont deux approches complémentaires qui manquent malheureusement trop souvent sur les opérations. « Pragmatique » parce qu’il doit avant tout répondre aux usages des opérationnels, du terrain mais aussi des décideurs. « Frugal » parce que le retour sur investissement d’un BIM « low tech » est souvent meilleur que lorsque l’on veut en faire trop. Concernant la frugalité, j’observe un tournant dans les projets depuis quelques mois et sur les raisons de faire du BIM. La frugalité est clairement une clé de réussite en ce moment. Beaucoup de maîtres d’ouvrage sont déçus d’un BIM complexe. Certains veulent retenter l’expérience en se concentrant sur quelques sujets de performance. Un BIM frugal, c’est un BIM ou on va identifier les leviers de valeur et où on va investir l’euro au bon endroit par la démarche BIM. »
Utiliser au maximum les logiciels… pour travailler moins! pour Nicolas Valette
« Dans la frugalité, il y a cette idée de sobriété, l’idée d’aller à l’essentiel. C’est déjà quelque chose que le BIM cherche à faire : éviter la ressaisie et quelque part, être déjà dans une économie de moyens et de temps. Si on se place du point de vue de l’outil, c’est une notion que j’applique au quotidien et que j’enseigne à mes élèves : « travailler moins » et plutôt faire travailler le logiciel. Nous avons la possibilité d’automatiser un certain nombre de choses dans les logiciels BIM, ce qui est une première étape vers une utilisation frugale du BIM. La frugalité réside également dans l’interopérabilité pour faire transiter de l’information de manière rapide et sûre en évitant les erreurs et la ressaisie. Le fait de construire sa maquette au plus proche du futur bâtiment dès le départ permet de gagner un temps considérable dans les phases suivantes (extraction automatisée des quantités, modifications globales des documents extraits de la maquette, échange de maquettes BIM sans ressaisies, etc.). Il faut donc, pour aller dans le sens d’un BIM frugal, accepter de passer un peu de temps au démarrage du projet pour en gagner par la suite. »
En conclusion, la majorité des réponses suggère que beaucoup considèrent le BIM frugal comme un concept basé sur l’utilisation et la gestion efficaces des données. Cette efficacité est souvent liée au pragmatisme, le BIM étant compris comme un outil d’optimisation du processus de construction, plutôt que comme un objectif final. Par conséquent, quelles sont, selon vous, les conditions préalables à la mise en place d’une approche pragmatique de la BIM ? Une nouvelle enquête en ligne est maintenant disponible pour explorer cette question plus en profondeur.