Florence Chahid-Nourai (Icade), Céline Lains (Caisse des Dépôts) et Violaine Paton (CDC Habitat) sont à la tête d’une initiative incroyable : construire le village des athlètes en prenant en compte des objectifs environnementaux et sociétaux forts dans un domaine autrefois dominé par les hommes.
A l’ère moderne, il n’est plus inimaginable pour une femme de participer à un chantier de construction, comme en témoignent les trois bâtisseuses en charge de ce projet emblématique. Florence Chahid-Nourai, directrice du projet, a constitué une équipe majoritairement féminine. Bien qu’il s’agisse d’une simple coïncidence, elle symbolise la transformation du secteur. Selon Mme Chahid-Nourai, ce projet ambitieux est une réalisation remarquable qui exige beaucoup de curiosité et d’humilité de la part de toutes les personnes impliquées, des fournisseurs aux assureurs. En outre, cette entreprise internationale a posé des difficultés encore plus grandes en raison de la rapidité d’adaptation requise pour la construction à faible émission de carbone. En définitive, cette tâche s’apparente à une course d’obstacles où il faut sans cesse se tenir au courant des derniers développements.
Priorité à l’environnement
Au début, il était difficile pour les parties prenantes, en particulier les architectes et les entrepreneurs, de comprendre comment aborder la question de l’empreinte carbone. Avec l’aide de sociétés d’ingénierie spécialisées et la détermination collective de le faire, les frontières ont été franchies et tous se sentent plus responsables. La SOLIDEO1 est le lieu d’origine de toutes les exigences environnementales et de l’examen approfondi des certifications environnementales des bâtiments. Si l’environnement est une priorité pour le consortium de la Caisse des Dépôts, ce n’est pas forcément le cas pour les intervenants et les sous-traitants, qui ont besoin d’être accompagnés et formés sur ce sujet. Violaine Paton explique que grâce à ces initiatives, chacun est désormais plus conscient de sa responsabilité.
Le réemploi des matériaux
La filière du réemploi est encore peu présente dans le secteur de la construction, ce qui nécessite une grande attention de la part de tous les acteurs. Laure-Anne Halay, responsable de programme chez Icade Promotion, explique que cela nécessite une grande polyvalence de la part des entreprises, notamment sur le plan logistique. Les matériaux nécessaires peuvent ne pas être collectés au moment où les entreprises en ont besoin, et doivent également pouvoir s’adapter aux conditions existantes du bâtiment, telles que la couleur de la moquette ou les éléments de plomberie. La réutilisation implique des coûts d’enlèvement, de nettoyage, de reconditionnement, de stockage et de transport en plus petites quantités. Par conséquent, les matériaux choisis doivent être facilement réutilisables, avoir déjà été testés et être facilement redistribués, comme le mobilier extérieur, les pots de peinture, les faux planchers et les moquettes. Bien que ce processus ait pris du temps et nécessité un investissement intellectuel important, l’objectif final a été atteint avec succès.