Dans les années 90, la qualité était le concept vedette, mais elle a connu une période d’éclipse. Récemment, cependant, elle a fait l’objet d’un regain d’intérêt – la “nouvelle qualité” – bien qu’elle ait presque disparu du radar de certaines entreprises. Si elle est parfois considérée comme l’excellence opérationnelle, son objectif n’a pas changé. Cette philosophie de gestion se concentre sur l’élimination de la non-valeur ajoutée, également connue sous le nom de non- et sur-qualité. Par conséquent, la qualité reste un concept important, malgré sa visibilité réduite.
Débloquez des économies cachées
La guerre en Ukraine et la sécheresse ont exacerbé l’urgence climatique et contraint le gouvernement français à lancer de multiples appels aux économies d’énergie, ravivant ainsi le besoin de sobriété, perdu lors de la recherche de carburant pendant le premier choc pétrolier. Cela représente non seulement une opportunité de rechercher une meilleure qualité, mais aussi le potentiel d’économiser des milliards d’euros et des millions de tonnes de CO2, selon une étude de l’AFNOR en 2017. Par conséquent, nous devons nous réapproprier la nécessité de la qualité, et prendre en compte les coûts de la médiocrité qui se manifestent sous diverses formes telles que les réserves excédentaires sur les chantiers, les défauts, les retards, le gaspillage de matières premières et la bureaucratie.
Trop beau pour être vide : découvrez la sur-qualité
Pire encore que la sous-qualité, la sur-qualité entraîne une perte de chiffre d’affaires, une consommation d’énergie et des émissions de carbone associées. Cela se produit lorsque les fabricants fabriquent des produits sans tenir compte de l’optimisation rationnelle ou de l’utilisation par le client, comme des infrastructures sous-utilisées, des machines surdimensionnées et des emballages inutiles. L’origine de ce gaspillage est souvent l’objectif d’innover pour le plaisir d’innover, sans tenir compte des avantages potentiels pour la société. En outre, il existe une autre forme de surqualité découlant d’une mauvaise utilisation des produits par les consommateurs. Il est donc essentiel de reconnaître et de traiter ce problème afin de réduire la quantité de ressources et d’énergie gaspillées.
Sobriété et qualité : même combat
Réduire la non-qualité et la sur-qualité dans les entreprises, c’est d’abord déployer des méthodes, associées au volontarisme et au développement d’une culture managériale basée sur la confiance. Si ces méthodes ont fait la preuve de leur efficacité, elles sont souvent mal enseignées, voire précipitées, ce qui entraîne un manque de compréhension et d’utilisation des méthodes. Cela peut conduire à une culture de la médiocrité, qui est perpétuée par la disponibilité facile de l’énergie et des matériaux. Pour s’attaquer véritablement aux problèmes, il est nécessaire d’en identifier la cause profonde, plutôt que de se contenter de traiter les symptômes, faute de quoi les problèmes risquent de réapparaître, comme un virus sans origine.
Investissez dans la qualité aujourd’hui, récoltez les bénéfices demain !
Compte tenu des économies potentielles à réaliser, il est essentiel de reconnaître que produire avec une qualité “juste” est nécessairement synonyme d’amélioration de la marge nette. Il faut capitaliser sur le sens de la qualité, qui doit être sobre et décarbonée, inclusive et au service de l’essentiel pour les clients et les parties prenantes, conduisant à la Responsabilité Sociale des Entreprises. Cette lutte contre le gadget de l’économie est un puissant levier pour mettre fin à la pratique consistant à concevoir ou à améliorer des produits ou des services qui ne devraient plus exister. Il est donc nécessaire de relancer immédiatement un vaste plan de promotion de la qualité auprès des acteurs économiques, mais aussi des administrations et des organismes publics. Le gouvernement devrait encourager et applaudir une meilleure gestion de la qualité en France comme un levier positif pour un avenir choisi et progressif.