Mercredi 10 mai, le ministère de la Transition énergétique a publié les données les plus récentes sur la progression des sources d’énergie renouvelables dans le bouquet énergétique français. Ces données révèlent que des progrès significatifs ont été réalisés, mais qu’ils sont encore insuffisants pour atteindre les objectifs nationaux et européens qui ont été fixés.
La France devrait porter sa consommation d’énergies renouvelables à 20,7 % de la consommation finale brute d’énergie d’ici 2022, soit une augmentation de 1,4 % par rapport à l’année précédente, selon les derniers chiffres publiés le 10 mai. Cette hausse est principalement attribuée à une augmentation de la capacité des énergies renouvelables dans le mix énergétique, combinée à des mesures de réduction de la consommation d’énergie, à une réduction de la disponibilité de l’énergie nucléaire et à des prix de l’énergie qui n’ont jamais été aussi élevés. Le ministère a également mis en évidence trois secteurs d’énergie renouvelable qui ont contribué de manière significative à cette augmentation, à savoir l’énergie éolienne (+9 %), le biogaz (+13 %) et l’énergie solaire photovoltaïque (+31 %).
Croissance du renouvelable et de l’électricité
La part des énergies renouvelables dans le mix électrique augmente, ce qui correspond à la vision 2050 de l’électrification du mix énergétique de RTE, le premier transporteur d’électricité français. Par ailleurs, le ministère observe que l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie est relativement stable, à l’exception de la période de pandémie. Cette progression suit une trajectoire similaire à celle de l’Allemagne depuis 2015, comme le confirme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. En 2021, la France et l’Allemagne ont atteint respectivement 19,3 % et 19,2 % d’énergies renouvelables dans leur consommation finale d’énergie. Cependant, la France n’a pas atteint son objectif de 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie pour 2020, comme indiqué dans la directive sur les énergies renouvelables (RED) de 2018, tandis que l’Allemagne avait un objectif de 18 %.
En France, la loi énergie-climat de 2019 prévoit que la part des énergies renouvelables soit portée à 33 % d’ici 2030, alors que l’Allemagne vise un objectif de 30 %. Toutefois, si le rythme de développement actuel est maintenu, il sera difficile pour la France d’atteindre son objectif. Malgré une augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables dans les transports, l’électricité et la chaleur depuis 2005, elle reste en deçà de la trajectoire fixée pour 2020 et 2030. Le ministère a recommandé que la loi énergie-climat soit actualisée à l’automne pour s’aligner sur les objectifs européens croissants.
Rehaussement des objectifs européens
En 2018, la directive RED a fixé l’objectif d’atteindre une part de 32,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie d’ici à 2030. Cependant, en raison de l’impact de la pandémie, du changement climatique et des situations géopolitiques, les décideurs politiques se sont mis d’accord sur un objectif global de 42,5 %. Certains États membres, comme l’Allemagne et la France, se sont prononcés en faveur d’un objectif de 45 %, tout en précisant que les énergies à faible teneur en carbone pourraient y contribuer. À l’heure actuelle, aucun objectif spécifique n’a été fixé pour chaque pays. Néanmoins, le gouvernement français entend rattraper son retard en adoptant une loi visant à accélérer le développement des énergies renouvelables, qui prévoit d’atteindre 100 GW d’énergie solaire et 40 GW d’énergie éolienne en mer d’ici à 2050. Actuellement, la France a installé un “volume record” de 5 GW de sources d’énergie renouvelables. Bien qu’il s’agisse d’un résultat positif, le gestionnaire de réseau souligne que “l’accélération est encore essentielle” pour atteindre les objectifs du pays.