Plutôt que de s’appuyer sur des stéréotypes de science-fiction, la maison du futur mettra l’accent sur la durabilité. Elle sera conçue pour consommer moins d’énergie et réduire autant que possible son impact et le nôtre sur l’environnement.
Il est de plus en plus évident que nos futures maisons devront être un savant mélange de technologie moderne et de construction traditionnelle. Le secteur du bâtiment a un rôle majeur à jouer dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui représentent actuellement 23 % de l’empreinte carbone totale de la France. À ce titre, la nouvelle réglementation RE2020 a été introduite pour réduire de manière drastique la consommation d’énergie des nouveaux logements, ainsi que pour se concentrer sur la façon dont ils sont construits. Au lieu d’être simplement efficaces sur le plan thermique, nos maisons doivent désormais bénéficier des attributs positifs d’une architecture futuriste et de méthodes de construction durables telles que la construction en paille et à la chaux.
Une approche différente
Auparavant, les matériaux utilisés pour construire les bâtiments importaient peu tant que leur consommation d’énergie était réduite au minimum. Il était courant que des structures inefficaces sur le plan énergétique, comme une maison entièrement en béton chauffée au mazout, soient considérées comme supérieures à une maison en bois si elle présentait un meilleur équilibre thermique. Cependant, la réglementation RE2020 impose désormais aux bâtiments de respecter certains résultats et d’utiliser certains moyens pour les atteindre. Tous les sites doivent faire preuve d’une faible empreinte carbone, de la construction au recyclage potentiel, et être capables de s’autofinancer grâce à une énergie propre (biomasse ou photovoltaïque, par exemple). En outre, ces bâtiments doivent offrir une qualité de vie élevée à leurs occupants.
Eco-construction, kesako ?
Construire de manière écologique, éthique, raisonnable et rationnelle est l’objectif de l’éco-construction. Sans entrer dans des considérations trop techniques, la RE2020 est un ensemble de neuf critères (à respecter) qui évaluent l’efficacité thermique et les émissions de carbone d’un bâtiment, de sa construction à sa fin de vie. Si les écologistes les plus passionnés estiment que des améliorations sont encore possibles, tous s’accordent à dire que la nouvelle norme nationale constitue une avancée majeure dans la généralisation de l’éco-construction. Outre cette obligation légale, la réussite d’un projet d’éco-construction passe par de nombreuses considérations : un chantier propre (avec un minimum de déchets), des matériaux biosourcés ou recyclés, l’implication d’artisans locaux, et l’objectif de neutralité carbone dans la fabrication (contrepoids des matériaux et du transport) et l’exploitation (consommation d’énergie).
Les avantages de l’écoconstruction
La liste des avantages de l’éco-construction est longue. Tout d’abord, il y a une diminution notable de l’impact environnemental. Pour les fournisseurs et artisans régionaux, cela implique une diminution des émissions de CO2 lors du transport vers le chantier. De plus, le choix d’une ossature en bois plutôt que des blocs de béton réduit encore l’empreinte carbone de la fabrication et de l’installation. À l’échelle nationale, ces logements ne nécessitent qu’un chauffage minimal, ce qui entraîne une diminution des besoins en combustibles fossiles. De plus, grâce aux systèmes de production d’énergie renouvelable, la dépendance à l’égard du gaz ou du mazout est réduite, et leurs coûts croissants ainsi que les dommages causés à l’environnement ne sont plus une préoccupation. Sur le plan personnel, l’éco-construction offre également une série d’avantages, à commencer par la joie incomparable d’avoir des factures d’énergie négatives. Oui, vous avez bien lu !
Une bioconstruction à énergie positive peut répondre à ses propres besoins limités en matière de chauffage et de climatisation, mais peut également gagner de l’argent en vendant sa production excédentaire. En outre, la construction naturelle d’une maison éco-construite minimise son empreinte environnementale et favorise une bonne qualité de l’air à l’intérieur de la maison, ce qui assure la tranquillité d’esprit dans les climats chauds et froids.
Le coût d’une écoconstruction
L’inconvénient est clair : à surface égale, une maison éco-construite coûte généralement plus cher qu’un pavillon construit selon la réglementation RT2012. Selon la surface et les techniques utilisées, on peut s’attendre à une différence d’environ 20 à 50% sur le budget total. Cette augmentation de prix est principalement due aux équipements supplémentaires nécessaires pour assurer la performance thermique et la production d’énergie du bâtiment, mais aussi à la nécessité pour l’industrie de se restructurer et d’adopter de nouvelles solutions de construction locales et renouvelables. À cela s’ajoute l’augmentation des coûts due à la crise énergétique.
Malgré l’augmentation du coût du gaz et du pétrole, il devient de plus en plus important de construire des structures respectueuses de l’environnement, car plus le processus est long, plus il sera financièrement avantageux à l’avenir. Non seulement le retour sur investissement de ces bâtiments sera nettement supérieur à celui des bâtiments traditionnels, mais ils contribueront également à protéger l’environnement, car ils sont conçus dans une optique de durabilité et ne causeront pas de dommages à la planète.