L’activité des artisans du bâtiment progresse toujours, mais à un rythme plus lent. Cela s’explique par l’importance accrue accordée aux travaux de rénovation, plutôt qu’aux nouvelles constructions, selon les chiffres de leur organisation professionnelle.
Au troisième trimestre, l’activité a augmenté de 2% par rapport à la même période en 2020, selon les estimations de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).C’est un ralentissement par rapport aux 3% du deuxième trimestre et aux 3,5% du premier, qui alimente les incertitudes de la Capeb pour le second semestre 2021.
“Il y a un effet de cycle quand même, qui après le Covid se traduit par un ralentissement, puisque post-Covid, en 2020, on avait un rattrapage très important, donc cet effet est un peu lissé et on est revenu à une situation normale”, a déclaré en conférence de presse Alain Chouguiat, directeur des affaires économiques de la Capeb.
Comme c’est le cas depuis la mi-2021, c’est l’entretien-rénovation qui progresse plus vite que l’activité de construction neuve (2 % contre 1,5 %), contrairement à la tendance pré-pandémique.Les travaux de rénovation énergétique, encouragés par l’État à travers des aides telles que MaPrimeRénov’ et un calendrier contraignant pour les propriétaires, ont particulièrement progressé, de 4 % sur un an.
89% des artisans ont répercuté l’inflation sur leurs tarifs
La loi sur le climat et la résilience de 2023 interdira la location de bâtiments énergivores dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France en rénovant ces bâtiments. L’inflation, causée par les prix de l’énergie, continue de faire pression sur le secteur, qui y est particulièrement sensible. 89% des artisans français ont déclaré avoir augmenté leurs prix cette année, les menuisiers, serruriers, maçons et électriciens étant les plus touchés.
Selon un rapport récent, les faillites d’entreprises ont augmenté de plus de 50 % à la suite de l’arrêt des prêts garantis par l’État (PGE) accordés pour aider les entreprises à faire face à la pandémie.
Cependant, Alain Chouguiat, responsable du département de suivi et d’analyse de l’Observatoire national des fermetures d’entreprises (ONCE), note qu’il y a toujours plus de créations d’entreprises que de défaillances.
“Il y a des entreprises qui sont plus fragiles, indépendamment du PEM, et qui ne sont pas équipées pour faire face à des problèmes de trésorerie, de nouvelle organisation…”, ajoute Alain Chouguiat.