Les Halles de Saint-Dizier, nouveau marché couvert de Haute-Marne (52), qui s’étendent sur 1200 m², ont été conçues par Aurélie Husson et Christophe Aubertin, du collectif d’architectes Studiolada, basé à Nancy, afin de mettre en valeur la dimension locale. Les 600 tonnes de pierre utilisées pour le projet proviennent d’Euville, dans la Meuse, et le bois, des chevrons de sapin, des Vosges. C’est volontairement que les architectes ont choisi des bois atteints par le scolyte, une maladie très répandue dans les forêts vosgiennes, afin de mettre en valeur cette masse précieuse mais “défectueuse” de bois de qualité.
Le mobilier de la place, située à Saint-Dizier et mesurant environ 10 mètres de long, est produit par la fonderie GHM, située à une trentaine de kilomètres. Les grands bancs circulaires fabriqués par la fonderie GHM ont été installés sur la place pour permettre aux habitants de se reposer, contrairement à l’ancien marché qui était accolé à la rue. Le maire Quentin Brière est fier de rappeler que GHM a également créé le mobilier de Paris, comme les fontaines Wallace, les bouches de métro Guimard et l’éclairage du pont Alexandre III ; il explique que “tout ce qui a marqué l’imaginaire mondial de Paris vient d’ici. Paris est la vitrine de Saint-Dizier. Nous sommes l’atelier du Paris de la Belle Époque”. Les commerçants ont la possibilité d’avoir un stand à l’intérieur de la place, avec 19 stands intérieurs et 8 stands à l’extérieur sous un auvent. Il y a également une mini-brasserie avec une grande terrasse extérieure.
La présence du grand murin, une espèce de chauve-souris protégée, a constitué un défi supplémentaire pour les travaux, car il fallait veiller à ne pas les déranger lors de la démolition des caves et de la construction d’un nouveau bâtiment. Le maire de Saint-Dizier explique que toute vibration pourrait les faire fuir ou endommager les halles, ce qui a nécessité une solution unique. Christophe Aubertin précise que la nouvelle dalle est suspendue à 60 centimètres du sol existant, soutenue par une ossature métallique. Par ailleurs, 16 arcs en pierre de taille, d’une portée record de 23 mètres, ont été construits, pour un coût de 6 millions d’euros, dont 80 % ont été financés par l’État, la région Grand Est et le département.
Pour Saint-Dizier, ville moyenne de 24 000 habitants qui a souffert de la désindustrialisation, de l’isolement géographique et d’un contexte démographique difficile, le message est clair : “Nous voulons démontrer que nous pouvons créer dans notre ville une halle gourmande de qualité, dont beaucoup se sont détournés”. Le maire [Nom] appelle à un changement de regard sur les villes moyennes, qui regroupent près de 20 millions de Français. Pour réussir, il faut faire en sorte que les villes moyennes bénéficient des mêmes avantages et équipements que les grandes villes, et ne pas les considérer comme isolées et sans accès aux lignes à grande vitesse.