Dans le contexte actuel de crise climatique, il est devenu pratiquement inacceptable d’envisager un projet architectural sans définir de lignes directrices écologiques. Le secteur de la construction, l’un des principaux émetteurs de dioxyde de carbone et d’autres polluants, est de plus en plus à la recherche de nouvelles méthodes et de nouveaux moyens pour rendre les travaux plus durables et, d’une certaine manière, atténuer les dommages causés à l’environnement. Penser aux matériaux écologiques peut être l’une des étapes fondamentales, mais de quels matériaux s’agit-il ?
Par définition, pour être considéré comme écologique, un matériau doit répondre à certaines caractéristiques générales telles que : être fabriqué à partir d’une matière première qui se renouvelle rapidement, ou qui est recyclable, biodégradable ou susceptible d’être convertie en carbone ; sa collecte, son extraction et sa fabrication doivent être effectuées localement, en évitant les déplacements lointains ; ses intrants doivent être cultivés ou récoltés de manière biologique ou durable, et être exempts de toxines ; et être durables, faciles à entretenir et faciles à réutiliser. Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des matériaux qui répondent à ces exigences :
Terre battue
Composé de terre crue, d’eau, de paille et, dans certains cas, d’autres fibres naturelles, le pisé est une technique ancienne utilisée dans le monde entier. Il s’agit d’un matériau à faible impact qui est produit manuellement, qui n’utilise pas de combustibles fossiles pour sa production et qui ne nécessite pas d’énergie pour sa combustion. Par conséquent, ce matériau traditionnel permet de restituer ses gravats directement à la terre. D’autres avantages sont son faible coût, sa facilité de production et de mise en œuvre.
Lors de l’adoption du matériau, il est nécessaire d’accorder une attention particulière à une connaissance approfondie du climat et du lieu où la structure sera construite, car il n’est pas adapté aux zones sismiques et ne doit pas être exposé à de grandes quantités de pluie, étant donné qu’il est nécessaire de penser à la protection de ses surfaces contre l’eau de pluie ou le ruissellement.
Parce qu’ils ont des matériaux similaires, beaucoup de gens peuvent confondre l’adobe avec la terre battue, la principale différence réside dans la technique adoptée pour concevoir le produit. Alors que le premier est une brique cuite au soleil et que son processus de construction suit la forme de la maçonnerie, le second se compose normalement de deux panneaux de bois parallèles ou de feuilles de contreplaqué, remplis d’une couche de terre humide. Une fois cette petite couche ajoutée, elle est comprimée à environ la moitié de son volume d’origine à l’aide d’une dameuse pneumatique. Ce processus est répété itérativement jusqu’à ce que la structure soit remplie de terre compactée, ce qui permet d’enlever le bois et de conserver un mur autoportant en terre battue.
Le bambou
Si nous devions concevoir le matériau de construction idéal, il ressemblerait beaucoup au bambou. Cette plante millénaire, largement utilisée en Asie du Sud-Est, est devenue de plus en plus populaire dans d’autres territoires en raison de ses caractéristiques et de ses avantages, notamment son faible coût, sa facilité de manipulation et la faible consommation d’énergie nécessaire à sa préparation. Le matériau qui capture et stocke le dioxyde de carbone a démontré, lors d’essais en laboratoire, qu’il possède des capacités structurelles impressionnantes. Sa résistance à la compression est équivalente à celle du béton, tandis que sa résistance à la traction atteint celle de l’acier.
Mais il faut savoir que tout cela peut varier en fonction des espèces, qui sont plus de 1500 et poussent naturellement sur presque tous les continents, surtout dans les régions où les températures sont plus élevées. En outre, son installation nécessite une main-d’œuvre peu qualifiée. Il doit recevoir un traitement adéquat pour la protection contre les parasites, et ne doit pas être en contact direct avec le sol ou la pluie.
Bois certifié ou planté
Nombreux sont ceux qui se posent encore la question : L’utilisation du bois en architecture est-elle durable ? Comme il s’agit d’un matériau renouvelable, il est donc possible de l’utiliser sans nuire davantage à l’environnement, à condition que son taux d’extraction permette de restaurer la forêt et de maintenir l’ensemble du cycle durable. Pour garantir cela, il existe différents labels qui vérifient le bois et garantissent sa qualité, comme le FSC (Forest Stewardship Council) et le système de certification de la forêt brésilienne INMETRO (Cerflor).
Matériau de construction déjà traditionnel, le bois est capable de stocker environ une tonne de dioxyde de carbone par mètre cube. En outre, sa facilité de manipulation permet d’améliorer l’efficacité du chantier, de réduire le temps de construction et de consommer moins d’énergie pour la réalisation des structures.
Briques écologiques
Connues sous le nom de blocs de terre comprimée, les briques écologiques sont modulaires et peuvent être utilisées à des fins structurelles, en remplacement d’autres matériaux plus nocifs pour l’environnement, tels que le béton. Elles sont composées de terre et de ciment et durcies à l’eau. En d’autres termes, elles n’ont pas besoin d’être brûlées. Grâce à leur texture, ils peuvent être conservés dans leur forme apparente, ce qui rend les revêtements inutiles.
En l’adoptant, on économise 70 % de béton et de mortier et 50 % d’acier dans la construction. Ses avantages, en général, réduisent le temps de construction de 30 % par rapport à la maçonnerie traditionnelle, rendent le chantier plus propre car ils réduisent les déchets des travaux et, enfin, ils peuvent avoir le tuyau encastré dans leurs trous.