La question du réchauffement climatique nous oblige à modifier nos habitudes en matière de consommation, de transport et de construction. Le bois connaît un regain de popularité dans le domaine des matériaux de construction écologiques.
Le secteur de la construction est un grand consommateur d’énergie en France, représentant plus de 43 % de la consommation annuelle d’énergie du pays et générant 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, il n’y a pas lieu d’en rester là, car une alternative à l’utilisation courante du béton est en train d’émerger. Le bois est désormais reconnu comme un matériau durable et respectueux de l’environnement, qui a été négligé depuis l’après-guerre, lorsque le béton est devenu dominant. La domination du béton dans la construction est en partie due à la présence de géants de la construction tels que Vinci, Bouygues et Eiffage en France. Cependant, depuis les années 2000, on assiste à un regain d’intérêt pour le bois en tant que matériau de construction. Selon Clément Messias de Fibois Hauts-de-France, la part de marché de la construction en bois dans la région Hauts-de-France est de 4,3 %, avec environ 890 logements (collectifs et individuels). Néanmoins, il note que la filière n’est pas aussi développée dans les Hauts-de-France qu’elle ne l’est dans d’autres régions du pays.
62% de nouvelles constructions
Observabois Hauts-de-France fait état d’une baisse du recours à la construction bois entre 2018 et 2020, notamment dans la construction de logements collectifs et d’autres bâtiments. Il est urgent d’inverser cette tendance. Eric Vidalenc, directeur de l’Ademe Hauts-de-France, a souligné la nécessité d’augmenter de 50% l’utilisation des matériaux alternatifs d’ici 2050, indiquant un intérêt croissant pour la construction bois. Dans la région Hauts-de-France, le nombre de constructions individuelles en bois est passé de 240 à 280 en trois ans, avec une prévision de plus de 62 % de nouvelles constructions en 2021. Il s’agit d’une amélioration significative pour la région, qui dispose d’une plus petite surface forestière, avec une forêt composée à 96 % de feuillus et pas de conifères, ce qui la rend plus lente à transformer mais plus durable. Malgré cela, des entreprises comme Aventim continuent de construire avec le bois de la forêt de Chantilly, et 28 structures ont signé un pacte pour le développement de la construction bois et biosourcée, le premier du genre en France, soulignant l’engagement de la région en faveur de la construction en bois.